Blog d\'une citoyenne

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Le 11e Gala de l'Étudiant Outaouais

L’Étudiant Outaouais fête ses onze ans

 

Le 14 mars dernier a eu lieu le onzième Gala de l’Étudiant Outaouais à la Maison de la culture. Ce gala célèbre le talent des jeunes journalistes et artistes de la région. Au programme, un prix journalistique par école, des plumes de bronze, argent et or ainsi que le prix coup de cœur et le grand prix de la relève artistique.

 

‘’ Avez-vous l’âge de boire ? ‘’ Le directeur du Gala m’invite à me joindre au 5 à 7 privé avec les différents partenaires de l’évènement. ‘’ Non, monsieur. Je n’ai que dix-sept ans’’, l’homme en costume me regarde puis, pose son regard sur la quantité industrielle de vin placé sur la table de verre. Il me répond d’un air désinvolte : ‘’ oh pas grave, rouge ou blanc ? ’’ Après quelques verres de vin rouge et la dégustation de sushi végétarien, de jambon et de salade de chou, les organisateurs de la soirée nous explique le plan de match de la soirée. On nous invite ensuite à se diriger vers l’étage du dessous pour rejoindre le peuple. Le deuxième étage au grand complet est réservé pour faire boire un coup aux partenaires juste avant qu’ils ne montent sur scène remettre les différents prix.

 

La vraie soirée censée commencer à dix-neuf heures débute quinze minutes plus tard (ah les artistes!) avec une prestation des anciens lauréats du Gala de l’Étudiant Outaouais. On poursuit ensuite par bloc de trois prix pour une prestation artistique.

 

Coïncidence? Le premier partenaire à remettre un prix a offert une prestation de danse ma foi fort unique : ‘’ Patrice nous a dit de nous déhancher en montant sur scène avec le sourire aux lèvres ! ’’ C’est bel et bien ce que l’animateur de la soirée, le comédien gatinois Patrice Bélanger, a dit entre deux verres de vin quelques minutes plus tôt. Le vin et la scène, un mélange à éviter.

 

Après quelques chansons plutôt bien interpréter par nos jeunes artistes de la Relève culturelle et la remise de la majorité des prix de chaque école secondaire, la première partie du Gala se termine. Tout le monde sort se dégourdir les jambes. Les lauréats reçoivent des félicitations et les perdants tentent de rester neutres, mais sans succès. Scène clichée : la perdante va voir sa copine qui a gagné pour la féliciter, la gagnante répond : ‘’ tu as fait une super belle job toi aussi. Tu gagneras peut-être la prochaine fois!’’ La perdante tourne les talons, les yeux dévastés et un scénario de crime avec un crayon bien aiguisé joue dans sa tête alors que la gagnante roule les yeux vers le ciel et continue de sourire naïvement en acceptant volontiers les félicitations. Cette situation semble exagérée, mais c’est pourtant  la réalité. Cette compétition rend les gagnants trop contents et les perdants trop... pas contents. Pour une fois qu’on consacre une soirée où les jeunes ne sont pas perçus comme des délinquants aux culottes basses et au langage légèrement osé, je comprends la déception de ceux qui n’ont point gagné.

 

Fin de l’entracte, on invite les gens à revenir poser leurs fesses sur les magnifiques chaises de la salle Odyssée de la Maison de la Culture. Le spectacle recommence avec l’animateur lui-même qui chante une chanson de Loco Locass, habillé comme les musiciens de Loco Locass et tenant le micro comme le chanteur de Loco Locass. Patrice Bélanger semble vieillir, car après seulement quelques phrases, sa voix apparaît comme épuisée. Il finit sa chanson avec un grand soupir de soulagement. Que voulez-vous, c’est vieux trente-cinq ans!

 

On poursuit alors avec deux autres écoles avant la remise des trois plumes et des prix artistiques. Vient alors le moment le plus spectaculaire de la soirée. On présente les nominés de l’école Louis-Joseph Papineau ainsi que le gagnant. Étienne Destroismaisons s’est fait non seulement acclamé, mais il a reçu une ovation debout par le public pour son mot de remerciement. Qui aurait cru. Celui-ci a débuté en remerciant sincèrement le premier ministre du Canada, M. Stephen Harper pour son envie d’américaniser le Canada (il faisait allusion au registre des armes à feu.) Malgré les regards désapprobateurs des trois partenaires sur scène qui souhaitaient retourner à leur siège, le jeune adolescent poursuivit son discours de manière motivée et féroce. Celui-ci conclut son discours avec une animosité impressionnante et inspirante : ‘’ vive le Québec libre! ‘’

 

Après ce moment intense d’émotion, les finalistes de chaque école nommée, les anciens lauréats de la relève culturelle reviennent sur scène pour trois autres chansons. Malgré le talent, est-ce normal que les anciens aient plus de temps de scène que les nouveaux? Après tout n’ont-ils pas déjà eu leur moment de gloire? Ces trois chansons étaient de trop, ces anciens jeunes-là semblent en manque d’applaudissements et tente de revenir dans le temps en foulant de nouveau la scène de la salle Odyssée. Cette partie du spectacle n’était pas du tout nécessaire. Trois chansons prennent environ douze minutes, c’est beaucoup douze minutes.

 

La remise des plumes arrive enfin. Les trois lauréates (encore une fois cette année, juste des filles) Brigitte Connolly de l’école secondaire Grande-Rivière, Lisa Maria Paun du Collège Saint-Joseph de Hull et Marianne Désabrais de l'école secondaire Hormisdas-Gamelin reçoivent respectivement les plumes d’or, d’argent et de bronze avec honneur. Les trois gagnantes sont toutes émues et étonnées. J’ai eu le privilège de remettre la plume d’argent à la lauréate pour son texte, la procrastination : le pire ennemi d’un étudiant. Après son mot de remerciement, la jeune adolescente du Collège Saint-Joseph n’en revenait toujours pas : «Je me souviens que je l'ai remis dix minutes avant de l'envoyer à mon professeur. Il faut vraiment faire ce que je dis et non ce que je fais! Je trouve que la procrastination a un impact sur nos vies et c'est ce que je tente d'expliquer dans mon texte.»

 

Pour ce qui est des prix de la relève culturelle, c’est le groupe Flash en danse de l’école secondaire Nicolas-Gatineau qui remporte le prix coup de cœur sous les airs de la chanson La nuit dernière de Maïa Leia. De la même polyvalente, Justin Lagacé reporte le premier prix pour l’interprétation de la chanson Home de Philip Philips. Sa famille au grand complet était présente juste derrière moi. Ils se sont levés debout et se sont déchaînés, plus rien ne les retenait. Ils hurlaient des félicitations. Le père pleurait, la grand-mère m’a tapé l’épaule et l’oncle voulait aller sur scène rejoindre son neveu, mais le gardien l’en a empêché. Je n’ai jamais vu un entourage aussi présent et fier, mes yeux ont apprécié, mes oreilles un peu moins par contre.

 

La soirée tire à sa fin, mais juste avant, on ferme la diffusion en direct de l’évènement sur MAtv et les spectateurs présents dans la salle accueillent chaudement l’humoriste Alexandre Barrette pour une vingtaine de minutes.

 

Les gens quittent la salle Odyssée heureux et comblés par leur soirée malgré l’heure tardive (vingt-trois heures). Je peux conclure que la soirée a prouvé à tous et toutes que les jeunes sont dynamiques, impliqués, engagés, intelligents et que plus rien ne pourra jamais les empêcher de donner leur opinion, de contester des lois injustes et de se battre pour un avenir meilleur. Bref : Vive le Québec libre!

 



27/05/2013
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